Le Grand Turc

Le Grand Turc est un ancien hôtel-restaurant transformé en Espace culturel.

Sur se site de 1 200 m2 on trouve à la fois :

Le Grand Turc donne sur trois rues :

  • la rue Neuve Saint-Denis (rue Amand Macé)
  • la rue d’Hautvie
  •  la rue Saint-Denis, son entrée principale.

La création de cette auberge daterait du XVIème siècle, voire antérieurement. Alors que François 1er est en  guerre contre Charles Quint, il contracte une alliance avec le sultan de Turquie, Soliman le « Magnifique ». A La Ferté-Macé, comme dans de nombreux bourgs, la désignation d’une auberge par le qualificatif « Grand Turc » est une façon d’honorer le sultan de Constantinople. Son enseigne, une marmite, est l’emblème des Janissaires, corps de l’infanterie turque.

Quelques dates :

  • Il est tenu en 1657 par la veuve de François Leclerc
  • En 1668, une salle est louée au Sieur du Gassé, maître arquebusier.
  • En 1765, la justice de paix et son greffier s’y installent.
  • En  1799, avant sa reddition aux forces républicaines locales, Billard de Veaux, chef chouan qui séjourne au Grand-Turc, échappe à une tentative d’assassinat grâce à l’intervention des autorités républicaines et de l’aubergiste monsieur Hilaire.
  • En 1804, une salle est affermée pour y installer à nouveau la justice de paix.
  • Plusieurs Frébet tiennent le Grand-Turc au XIXème siècle, dont François Frébet et son épouse dans  les années 1830.
  • En juin 1871, Veuve Fourré cherche à céder cet hôtel, nouvellement restauré. Il est à rappeler que 148 débits de boissons (cafés, restaurants, auberges…) sont dénombrés à La Ferté-Macé, en 1876 soit un pour 66 habitants.
  • Au XIXème et peut-être au siècle précédent, un local situé à l’extrême nord de la salle à manger faisant office de magasin sert de relais pour le transport des toiles que fréquentent les rouliers, transporteurs et colporteurs.
  • Un peu avant 1900, Madame Hébert dirige cet établissement qui compte seulement 6  chambres,
  • Alfred Jeannegrand succède à Madame Hébert et le dénombrement de 1901 le recense comme maître- d’hôtel. L’hôtel s’agrandit et compte 11 chambres.
  • En mars 1906, un événement anime la cour du Grand-Turc : un nouveau moyen de transport, le train Renard, train routier avec ses quelques wagons, à son bord les maires de Flers et de La Ferté-Macé, arrive à  la Ferté par la Grande-Rue (rue de la Victoire) et  stationne dans la cour.
  • En 1911, Gaston Meillon, dont le père tient l’hôtel de Normandie rue de la Teinture, reprend le Grand-Turc tenu par Monsieur Jeanne. Il tient cet établissement avec son épouse pendant 49 ans. Le couple le modernise et fait construire une nouvelle aile par l’entreprise Demattéo dans les années trente. Il comprend alors 30 chambres. La notoriété de cet établissement et sa réputation culinaire (spécialité de tripesgrand, de poulets à la crème…) appartiennent au couple Meillon dont l’épouse doit assurer le quotidien compte tenu des absences d’un mari fréquemment retenu hors de l’établissement par ses fonctions de Maire, Président du Conseil Général de l’Orne et Sénateur. De nombreux banquets (mariages, baptêmes, communions) ont lieu au Grand-TurcGrand et d’importantes personnalités le fréquentent. A noter que sa cave recense pas moins de 33 000 bouteilles avec grands crus et millésimes rares.
  • En 1960, Monsieur et Madame Dupeu reprennent l’établissement qu’ils exploitent jusqu’en 1977, date à laquelle cette « institution fertoise » ferme ses portes.
  • La municipalité souhaite créer un centre culturel. L’emplacement et la configuration des lieux retiennent son attention et un compromis pour l’acquisition du Grand-Turc est signé en 1977. En 1979, l’école de musique s’y installe et des expositions y sont organisées.
  • En mai 1981, les travaux du centre socio-culturel du Grand-Turc démarrent. Celui-ci est inauguré le 1er octobre 1983 est comprend une salle de spectacle, une salle d’exposition, une bibliothèque, des bureaux pour les assistantes sociales, des locaux pour les associations (dont l’Office Fertois de la Culture et des Loisirs, le club photos et celui d’aquariophilie).
  • En 1985, la cour intérieure est rénovée et une fontaineGrand réalisée par le sculpteur Laurent Lapierre y est installée.

Michel Louvel